03.06.2007
A la Dame maman
Ce chameau-là est tombé sur un obscur Bulletin de la Société Anonyme des Amateurs (texto, sur la tête de ma mère !) datant de 1997 et servant de catalogue à une expo, Stigmates, du Centre d’Art Contemporain de Rueil-Malmaison.
C’est tout juste si elle m’a laissé scanner une des illustrations d’un article d’Emmanuelle Gall sur les Tatouages du milieu parce qu’elle était «scotchée» par les portraits agrémentant un petit Musée criminel constitué par des photos d’archives du Petit parisien, prises entre 1920 et 1945 et retouchées manuellement.
J’ai donc dû me contenter de cette lettre «à la Dame maman», écrite par un certain Joël sur un méchant bout de papelard dentellisé et vaguement décoré.
Comme vous aurez du mal à le lire sur l’image, votre petite âme errante, qui est une mère pour vous, vous le transcrit :
Je te remercie de m’
avoir bien soigne
et j’en te remercie et
t’aime encore
plus si sai possible
car tu ai bien
gentille aussi comme
j’ai du papier et
un crayon j’en
profite pour t’crire
et surtout te rem-
ercier de m’avoir
soigne et d’avoir
fatigue, pauvre
petite chéri de
maman je t’en
remerci beaucoup
et je t’assure que
si tu ete malade
se que j’espere bien
que non je te soignera
fort bien, pardonneme
tout je ce t’ai
fait
Je
fort tembrasse.
Pour celles à qui ça suffirait pas, je leur conseille de se brancher sur le site des gars du New York Naked Ukulele Ensemble qui leur interpréteront Sunny afternoon.
19:50 Publié dans Glanures, Poésie naturelle, Zizique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
27.05.2007
Projo sur expos
Vous allez dire que j’aurais dû vous prévenir avant, petits Animuliens pléonastiques que vous êtes, mais je vous répondrai que mieux vaut tard que jamais quand il s’agit de mettre un coup de projo sur les expos.
Voici donc à la diable quelques infos en cas que vous manqueriez d’idées pour vos ouikènes.
C’est un article de Yasmine Ben dans Le Maghreb, un quotidien économique, qui a mis le 24 mai 2007 la puce à l’oreille de votre petite âme errante concernant Un appel singulier, la grande exposition-hommage à Baya au Musée National des Beaux-Arts d’Alger.
C’est jusqu’au 22 juin 2007, dans le cadre de Alger, capitale de la culture arabe mais Yasmine Ben a raison de souligner que «la peinture de Baya est unique, dans le sens où elle ne prend pas son inspiration de ces signes et symboles» propres à la culture de son pays, «mais ses signes elle les invente, elle les crée de façon aussi naturelle qu’esthétique».
Plus de 80 tableaux dont une cinquantaine appartenant à des collections privées, ça mérite qu’on se penche sur le cas Baya Mahieddine.
Vous vous en doutiez, je l’avais promis (ou presque), de petites fourmis chicoutimulesques m’ont envoyé des images de la nouvelle installation québecoise de Richard Greaves dans le jardin de la Pulperie-chérie et je vous en fait profiter, petits chanceux.
The last but not the least : pour la première fois l’Atelier Adriano e Michele ouvre ses portes à des productions en provenance d’autres ateliers «d’art-thérapie» (pour aller vite). C’est près de Milan au Centre Fatebenefratelli de San Colombano al Lambro.
Le vernissage est aujourd’hui, dimanche 27 mai à 17h 30. L’expo, dans la salle d’expo transformée en galerie pour l’occasion durera jusqu’au 29 juillet 2007. Elle s’appelle Acrobazie # 3 parce que c’est le 3e volet d’un cycle créé par Elisa Fulco et Teresa Maranzano.
Parmi les créateurs de l’Atelier Blu Cammello de Livorno, j’ai remarqué Riccardo Sevieri
parmi ceux du Cec La Hesse de Vielsalm (Belgique), Brigitte Jadot mais il faudrait en savoir plus.
16:30 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, Baya Mahieddine, Richard Greaves, Riccardo Sevieri, Brigitte Jadot | | Imprimer | | |
24.05.2007
Christian Delacampagne est parti un dimanche
Pour peu que vous pensiez comme moi qu’il y a des noms prédestinés, vous ne vous étonnerez pas que le philosophe Christian Delacampagne se soit penché sur les œuvres du bord des routes ni qu’il ait disparu un dimanche, jour des autodidactes créateurs.
Le Monde nous l’a appris, par la plume de Roger-Pol Droit, le cancer dont Christian Delacampagne souffrait et qui l’avait contraint à interrompre ses activités professorales à Baltimore, le cancer a eu raison de lui le 20 mai 2007.
Ironie du sort, je n’ai pas eu le temps de vous parler de son dernier bouquin, sorti en février, où il revenait sur la question de l’art brut. J’aurais dû, mais vous savez ce que c’est : les chats à fouetter. Dans ce Où est passé l’art ? (Editions du Panama), sous-titré : Peinture, photographie et politique (1839-2007), il énumérait, parmi les raisons d’espérer, «l’essor, en marge de la scène officielle de l’art où plus rien d’imprévu ne se passe, d’un art des autodidactes, riche, quant à lui, d’innombrables virtualités».
Les rubriques nécro ne sont pas mon fort. Je préfère les grimaces aux larmes à l’œil mais ce n’est pas sans une certaine émotion que je range Christian Delacampagne dans ma rubrique In Memoriam (heureusement peu fournie). Non seulement parce qu’il était de la génération de mon daddy joli (que je devrais bichonner davantage parce qu’il est pas éternel) mais parce qu’il faisait partie de ces grosses têtes qui, quoique universitaires, sont capables de faire avancer le schmilblick. Ils sont pas si nombreux, on le sait, et Delacampagne livrait pour sa part les noms de Roger Cardinal et Michel Thévoz (page 161).
Les Animuliens et liennes assez vieux et vieilles pour se souvenir de l’impact de son livre de 1989 Outsiders : fous, naïfs et voyants dans la peinture moderne (1880-1960) aperçoivent de quoi que je cause. Selon R.-P. Droit, les amis de Christian Delacampagne «peuvent témoigner de son extraordinaire et discret courage, qui n’était pas sans faire penser à celui des sages antiques, le sourire en plus».
Je citerai pour ma part cette phrase du philosophe tirée d’un entretien avec des étudiants libanais : «Je suis loin d’être, comme on dit, un professionnel de l’art contemporain et encore moins un spécialiste du Liban mais je m’intéresse à l’un aussi bien qu’à l’autre».
A son exemple, intéressons-nous !
21:40 Publié dans In memoriam | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Christian Delacampagne, art brut | | Imprimer | | |
23.05.2007
La caverne d'Auvers
En passant par Valmondois où je suis été comme il se doit voir ou revoir les photos de Clovis Prévost, j’ai fait un crochet chez le Docteur Gachet dans cet Auvers-sur-Oise tout en longueur où se trouve la chambre de Van Gogh.
La dernière fois que j’y passa dans ma jeunesse folle, l’auberge était encore un bistroquet de campagne sur lequel Robert Giraud, peut-être, n’aurait pas craché. Contre un canon ou un Vichy-fraise pris sur le zinc, la patronne vous laissait monter dans la fameuse mansarde qui n’avait pas changé depuis la mort du peintre.
Aujourd’hui, tout a été boboïsé à mort, du moins de l’extérieur qui a l’air d’un décor de comédie musicale américaine. J’ai pas eu le courage d’entrer de peur d’esquinter mes souvenirs de gamine.
De toutes façons, des piaules de Van Gogh y’en a partout. Le mois dernier, de passage à St-Rémy-de-Provence, j’ai vu celle (reconstituée) de la maison de santé St-Paul, l’ancien asile où Vincent crècha de mai 1889 à mai 1890, après l’histoire de l’oreille.
Un atelier d’art-thérapie (Association Valetudo) fonctionne ici. On vend ses productions aux visiteurs de passage. J’ai rien vu de bouleversant. Tout est trop propret. Une certaine qualité picturale mais on a l’impression que c’est trié et que les choses plus hardos ont été épargnées aux touristes.
Je vous ai quand même ramené un Polichinelle en carte postale pour vous donner une idée.
Pour en revenir à Auvers, sachez que pour me consoler, je me suis rendue à la Caverne aux Livres qui est maintenant l’endroit vivant du coin. En fait de caverne, c’est de wagons dont il faut parler car cette méga-bouquinerie est installée, près de la gare, dans des voitures postales à la retraite.
Les livres sont posés dans les casiers qui servaient au tri du courrier. C’est un endroit qui aurait ravi Blaise Cendrars, sûr qu’il aurait éclusé un p’tit gorgeon à sa santé. Votre petite âme errante s’est sentie là-dedans comme une souris dans un fromage. Un aimable bordel règne.
Pour celles et ceux qui craindraient de se mettre les mains dans le cambouis documentaire, tout est quand même classé par thèmes.
Dans le rayon art, j’ai eu beau fouiner, j’ai pas trouvé d’art brut excepté, dans un vieux numéro de L’Œil (sept.-oct. 1971) le chouette article de François Loyer, truffé de photos de Bernard Lassus, sur le site disparu de Charles Pecqueur (voir album).
23:55 Publié dans Glanures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Charles Pécqueur, Clovis Prévost, Vincent van Gogh, art brut | | Imprimer | | |
17.05.2007
Pulperie fiction
Envie de changer d’horizon ? Offrez-vous un petit Chicoutimi vite fait sur le gaz. Non, ce n’est pas une nouvelle variété de câlin. C’est un joli nom amérindien pour une «ville vivante et sympathique» (dixit mon vieux guide bleu) de la région du Saguenay/Lac Saint-Jean qui se trouve dans le Québec, belle province du Canada où l’on trouve des «pulperies» un mot qui chatouille gentiment les oreilles de votre petite âme errante. Pas les vôtres ? Si bien sûr.
Alors sachez que la Pulperie de Chicoutimi, une splendide usine de pâte à papier du début du XXe siècle qui abrite la maison d’Arthur Villeneuve, le Douanier Rousseau de là-bas (pour aller vite),
servira bientôt d’étape à la caravane Richard Greaves/Anarchitecte.
Je blague mais c’est vrai que Sarah Lombardi et Valérie Rousseau, les commissaires de cette expo-itinérante devraient bien prévoir une navette pour le transfert des photos de Mario del Curto, du film de Bruno Decharme, de celui de Philippe Lespinasse, sans oublier l’environnement sonore conçu par Stéphane Mercier à partir de sons captés sur le site de Richard Greaves, ce bâtisseur de l’impossible.
Après Montréal, New York, Lausanne et aujourd’hui Chicoutimi, on nous promet un détour par Bruxelles à la fin de l’année. Donc une navette s’impose. Je verrai bien une grosse limousine amphibie pour toutes ces traversées de l’Atlantique, relookée façon beluga pour impressionner les requins terrestres et sous-marins.
De temps à autres elle stationnerait au fond de la mer et Richard Greaves, en grand scaphandre de cuivre astiqué par ses amis, en sortirait pour aller y construire une de ses bâtisses improbables avec pour matériaux les trésors et les épaves abandonnés par tous le conquistadors, tous les pirates, tous les naufragés de l’histoire avec un grand H.
Je rêve, je rêve et j’oublie de vous dire l’essentiel. C’est qu’à Chicoutimi, justement, Richard Greaves se déplacera pour investir l’espace du jardin de la Pulperie avec une installation réalisée in situ dans l’esprit des assemblages qui parsèment son propre domaine.
L’exposition grâce à lui ne saurait jamais être la même et il faudrait en suivre toutes les étapes. Celle de la Pulperie de Chicoutimi se tiendra du 19 mai au 14 octobre 2007.
Merci à Line Gagnon, présidente de la Corporation du Site de la Pulperie et à Jacques Fortin, directeur général de m’avoir envoyé l’invitation au vernissage. C’est vendredi 18 mai 2007. Rendez-vous (j’aimerais bien !) à 17 heures dans le hall de la Pulperie, 300 rue Dubuc.
Un gros Chicoutimimi à tous et toutes en attendant.
01:25 Publié dans Ailleurs, Expos, Oniric Rubric, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : richard greaves, arthur villeneuve, art brut | | Imprimer | | |
14.05.2007
Médaille, caresse et couronnement
Oyez, oyez donc braves gens que le 15 de ce mai magique la médaille de la ville de Paris sera remise à mister Chand (Nek) de passage dans notre capitale par un adjoint au maire (et député) dont le nom est si proche de Caresse que je ne résiste pas à l’évoquer.
Le couronnement aura lieu à la
00:30 Publié dans Glanures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jean-Michel Sanajouand, Nek Chand, art brut | | Imprimer | | |
12.05.2007
Clovis Prévost à Valmondois
Je vous aurais bien fait un cours mais mon chéri klaxonne devant la porte. Le mois de mai revenu, le voilà pris d’une frénésie de villégiatures. Nous repartons sur les routes à la recherche de nouvelles aventures.
Alors vite, avant de partir, faut pas que j’oublie de vous signaler la nouvelle expo Clovis Prévost à la Villa Daumier à Valmondois (95760).
C’est derrière la Salle des Fêtes, au n°48 du Chemin rural. Avec une adresse pareille ne me dites pas que c’est pas tentant. Le vernissage c’est le samedi 19 mai 2007 à 17 heures. Cela vous laisse du temps pour vous organiser.
00:10 Publié dans Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Clovis Prévost, Robert Garcet, Chomo, art brut | | Imprimer | | |
10.05.2007
Curios & Mirabilia
Les grands (!) de ce monde donnant l’exemple, je vois pas pourquoi votre petite âme errante ferait des complexes.
Sachez donc, Animuliens et Animuliennes que je vous ai servi d’ambassadrice au vernissage des 5 d’Oakland et que je vous en ai rapporté quelques souvenirs. Montreuil, ça vaut bien Malte, pas vrai? Et c’est mieux fréquenté. Il y avait les créateurs en photo à l’entrée et le directeur du Creative Growth Art Center, Tom di Maria himself qui était descendu pour l’occasion de sa Californie.
Quant à Daniel Spoerri, il a recueilli et encadré la collection sentimentale soigneusement étiquetée d’une dame de la fin du XIXe siècle.
Balle de fusil du champ de bataille de Waterloo, pierres rapportées des ruines de Carthage, petit morceau du drapeau du Bucentaure de Venise etc.
01:30 Publié dans Expos, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
04.05.2007
Moi je trouve ça beau (de Cheval)
22:30 Publié dans Images, Sites et jardins, Zizique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ferdinand Cheval, art brut | | Imprimer | | |
29.04.2007
Montreuil, California
Inhumain. C’est inhumain à vous mes chers animuliens, de me forcer à prendre le clavier en ces temps de grand soleil républicain où on ne pense qu’à une chose : gros miko pomelo, maous ventilo, sea, sex and fun.
Heureusement le bon Docteur Decharme (Doc of the Bay) et sa fine équipe abécédienne veillent sur nous et ils nous ont concocté quelque chose qui promet d’être rafraîchissant.
Je cherchais désespérément un petit vernissage à la campagne mais pas trop loin quand même de notre étouffant Paname quand je suis tombée sur cette annonce alléchante laissée sur ma messagerie : Montreuil California! «Dreaming en perspective» a dit mon daddy qui a la sale manie de lire par dessus ma coupe en pétard.
J’ai dû lui expliquer que ça n’avait rien à voir avec sa jeunesse hippie et que Montreuil California c’était pour dire : Les 5 d’Oakland. Bon, j’en vois déjà qui s’imaginent que je les invite à un western.
Daniel Miller
Pas du tout. On nous promet bien du cinéma : un docu consacré à Dan Miller, un gars très sympa qui serre la main à tout le monde et qui se balade avec un casque de cycliste sur la tête. Il enchevêtre avec une grande autorité des lignes et des lettres qui s’organisent en fascinants dessins palimpsestes.
Aurie Ramirez
Mais il y aura aussi la très flamboyante Aurie Ramirez, autre découverte, rien à voir avec Martin
Donald Mitchell
Donald Mitchell qui organise l’apparition de visages fantômes dans une nuit de hachures superbement discordantes,
Dwight Mackintosh
Dwight Mackintosh (ha, ha, ça commence à vous dire quelque chose!)
Judith Scott
et la très fameuse et très émouvante Judith Scott et ses emmaillotage d’objets en mystérieux cocons extra-terrestes.
4 vedettes et une star de l’art brut américain, quoi! Les œuvres proviennent de l’imprononçable mais très fertile Creative Growth Art Center dirigé par Tom di Maria dont on apprécie le sourire sur la publication –très chiadée- que l’abcd diffuse à l’occasion, avé interview du dit Maria par Barbara Safarova, plat de résistance par Jean-Louis Lanoux et notices digestes comme cerises sur gâteau.
Inauguration le jeudi 3 mai à 18 heures, à deux doigts du périph et de la porte de Montreuil, Métro Robespierre, 12 rue Voltaire. Montreuil, California.
14:50 Publié dans Expos, Zizique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art brut, Judith Scott, Dwight Mackintosh, Donald Mitchell, Daniel Miller, Aurie Ramirez, abcd | | Imprimer | | |